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KS 3
01/07/2006 16:57
52 pages brochées, couverture souple, couleur de l'aperçu à peu près réaliste...
En vente à Nouméa:
Librairies: Caledolivre ; Montaigne ; Pentecost
500 CFP soit 4,20 Euros
L’écriture de ces poèmes fut pour moi une catharsis, purificatrice dans la mesure juste du lâcher-prise dont j’ai été capable au lieu de refouler les émotions lancinantes, dans la mesure juste où j’ai su abandonner un à priori pour approfondir une idée, l’observer sous un angle autre.
Les trois longs poèmes en alexandrins sont réunis par l'histoire et les personnages tandis que leurs sujets sont très différents:
Gogos et gagas, est une odyssée quasi-homérique écartelée entre la Nature magnifiée par un couchant fabuleux et la visite du beaucoup moins bucolique centre industriel communément jugé indispensable. Marylin raconte la soirée intime passée avec la jeune fille lors de sa première visite. L'ermite la ferait bien basculer dans le libertinage et déploie ses arguments... Le retour de Marylin, à l'occasion d'une coutume sous le toit doré de la case commune toute neuve, lance le vieux chef dans un récit de sa culture rythmée depuis toujours par la pousse, la maturation, et l'échange des ignames. J'ai eu l'occasion de remettre ces vers au vieux Grégoire avant sa disparition et de lire ce poème en tribu où l'on s'est bien reconnu. Mes initiateurs en ignames sont si nombreux que je ne peux les remercier nommément ici et les trucs et astuces d'une variabilité presque aussi grande que celle des plants eux-mêmes. Quelques extraits:
GOGOS ET GAGA
... Et me voilà tortue inversée sur les flots Dans ma coque d’alu animant le tableau À chaque coup de rames, de galaxies spirales Lumineuses, diaphanes, environnées d’étoiles Le dernier coup de temps, pas mauvais : tumultueux En brassant les courants… Je n’en crois pas mes yeux A massé le plancton sur mon sentier de cœur Déployant cette folle féerie de lueurs ... Sommeil bref mais très dense, réveil comme excité Je marche comme on danse et bientôt la cité Nappée d’un sourd silence presque surnaturel Dévoile ses maisons au long de ses ruelles ... Le vieux bois est tombé, un petit-fils est né Trottinant dans la cour que le défunt aîné Peuple des souvenirs émouvants, tonitruants De sa vie bouillonnant entre saint et truand ... Paysage grandiose rappelant l’Ile des Pins Avec la majesté, en plus, de la Grande-Terre Kué-Bûni la sacrée, la si pure rivière Est souillée désormais par le sang de la Terre ... On m’assigne le car garé en plein cagnard Dans ce parking lunaire balayé de poussière En prison dérisoire ; j’y dors un peu peinard Rêvant de Puruwa que j’ai quitté hier ... Entre le gros marteau et la petite enclume Minuscule bouffon j’ai joué le subversif Comme le petit frère qui dans votre coutume Peut railler, taquiner comme un enfant rétif La vision du poète, bien sûr, est utopique Et le bouffon se borne à envoyer des piques Mais ces deux rôles-là, toujours un peu scabreux Sont vitaux pour nos vies noyées par le sérieux
MARYLIN
Marylin apparue et Christophe et David Apparus beaucoup plus qu’arrivés dans le vide Relationnel, charnel, qui fut mon sort dernier. Y (grec)? Comme un symbole du trio d’amitié ? La surprise est de taille alors que bondissant Intrigué par un bruit lointain de propulseur Nanti de mes jumelles, je découvrais ma sœur ... Christophe serait femme, je serais amoureux Ho ! Je ne l’ai pas dit ! J’étais bien trop anxieux Réalisant après, la source de mon trouble Il est doux dans ses gestes, personnalité double Selon moi intégrant mental et sensitif. Trop souvent les garçons répriment l’émotif Oublient de cultiver leur jardin intérieur Pour mieux viriliser leur jargon de tueur Horrible castration familiale et sociale. En vivant sa tendresse l’homme devient total. ... Merci pour ce lambeau de nuit à s’épauler A se sentir humains sans trop se dévoiler… Rien n’est plus important que tu te sentes belle Il ne disent que ça mes gestes fraternels Le cocon renfrogné ratatine tes ailes Il masque ta beauté que tu ne veux pas voir Narcisse contrariée, ennemie des miroirs...
LE RETOUR
Marylin me revint annoncée de plus loin Ah je l’ai entendu ce bruit tant attendu Ronron de propulseur depuis Néwé au moins Yodlant au gré des houles dans sa course tendue. Le bon vieux Zotchami jouait dans l’alizé Il n’y a pas de meilleur cascadeur de clapot Négociateur de lames, en plate ou en canot Et le poisson redoute son regard aiguisé ... Il y a beaucoup de feintes suivant la variété Garantes de succès: autant que de planteurs ! Ne pas trop raconter à quelle profondeur A quelle inclinaison, tête en bas, de coté... Malgré tous les espions chacun a ses secrets Et trouve ça normal car l’igname est sacré ... Ignorant les terriens, le cachalot pourtant Géant de l’Océan les aide malgré tout : Ne tape-t-il si fort de sa queue à grands coups À la bonne saison pour réveiller les plants ? Mais tout en l’écoutant ne pas perdre de temps Et couper plein de rames, il en faut tant et tant.... ... Il arrive bientôt que le mauve des pousses Garnissant les ramées, laisse la place aux verts Nuances infinies des plus sombres aux plus douces… Alors a lieu l’assaut pressé par la chaleur Même les caniveaux enjambés, recouverts Et le planteur ému savoure son bonheur ... Il est temps de partir camper au bord de mer Goûter un bon repos et surtout la fraîcheur Nager, pêcher, dormir, boire des cocos verts Attendre au bord de l’eau le retour des pêcheurs Manger le poisson gras, veiller au bord d’un feu Ecouter les récits que distillent les vieux Il court, il court le temps et février se hâte Goro pense à la fête et précise la date N’est-elle pas à la tête du long poisson de terre Allongé dans les flots et nimbé de mystère ? Maintenant Tuauru, Waho sont décidées Et Unia la plus grande suit ses sœurs précitées ... Invités au repas d’une fête grandiose Gourmands sont à la joie et les buveurs s’explosent Nageant loin dans la liesse sans rives bien précises Ah c’est déjà lundi... l’ivresse s’éternise... Mardi les plus fêtards toujours dans le coaltar Et le bosseur sérieux s’indigne du retard ... Merci donc à tous ceux qui font un peu d’effort Malgré les différences pour aller vers les autres Ils œuvrent pour la paix sans le crier trop fort Merci pour leur action dont je me fais l’apôtre
Extrait du commentaire : Gros tuyau hypnotique (texte complet sur le blog Inkomania)
La réunion de la Commission de l’Environnement de la Province Sud le 7 avril 2005 n’a fait qu’amplifier mes craintes : il y a quelques semaines, je remarquais que Rhéébù Nùù dans son ardeur à défendre le biotope du peule autochtone se contentait de renifler au bout du « gros tuyau » en oubliant :
- Des dizaines de millions de mètres cubes de résidus épaissis toxiques confinés par des énormes… murs de béton ? Non ! Par des tas de terre pouvant atteindre 240 mètres de hauteur.
- La bombe du stock de soufre ! Un incendie impossible à stopper par des moyens conventionnels tuant par sa toxicité dans un rayon de 5 km, causant des dégâts irréversibles 10 km à la ronde, sera l’épée de Damoclès qui pèsera sur tous les travailleurs du site.
- D’autres potentialités d’accidents, dont le stock de charbon et les autoclaves, des installations concentrées en vue de diminuer les coûts, au risque de déclencher un effet domino.
- Les dégâts et dangers portuaires passés sous silence tout comme l’impact des retombées de l’usine d’acide, portées par les alizés !!!
- L’emploi massif d’énergies fossiles polluantes.
- La disparition mécanique de l’écosystème fragile et de certaines espèces ne vivant que dans ces sous-bois uniques au monde.
- L’ineptie économique à long terme de ce projet bradant la ressource au profit de la bourse, l’utilisation d’esclaves modernes parqués dans des cases d’aluminium…
... tout ceci et bien d’autres points embêtants sont évités en se concentrant bien sur ce qui va sortir au bout du gros tuyau qui me semble de surcroît une bien grosse ficelle toujours d’actualité en 2006.
Merci de votre visite et bonne lecture
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