Sans anticiper le résultat de l’enquête sur l’affaire de New-York, on découvre que tout le microcosme parisien connaissait les graves travers de DSK. Et depuis longtemps. Encore plus coupable -s’il l’est- que lui sont celles et ceux qui l’ont propulsé à la position éminente d’où il vient de chuter. Ceux qui, si grande était leur avidité de laper les miettes du pouvoir, en avaient fait leur champion pour occuper le bureau du Général de Gaulle à l’Elysée et veiller au destin de tout un peuple :
Martine Aubry, en premier lieu, qui partage avec DSK la culpabilité des 35 heures, avait lié à lui son sort de Premier Ministre putatif.
Nicolas Sarkozy, sans qui DSK ne serait pas devenu Directeur du FMI poste grassement rémunéré, qui pensait ainsi à la fois l’éloigner, inhiber sa candidature potentielle, et récompenser l’establishment politico-financier .Leur petit monde à eux.
Hier encore, au lieu de compassion pour une modeste et digne femme de chambre meurtrie, ou de vergogne nationale (quelle image pour notre pays), ce petit monde, et le chœur des bigotes médiatiques, se lamentait sur le » destin brisé d’un homme si important, si intelligent, si brillant... ».La palme revenant à Jean-Claude Junckers, affligé de la « mésaventure de son ami ». DSK, n’était (on me permettra le passé) nullement un grand économiste, ni une intelligence profonde ou même brillante. Il n’était que le chambellan zélé d’un système depuis longtemps
dévoyé : le système de Bretton Woods (la monnaie par le FMI, la finance par la Banque Mondiale, le commerce, l’agriculture et l’industrie par l’OMC) ;et gravement erroné dans ses options économiques .Il suffit pour s’en convaincre de lire les critiques faites par le prix Nobel J.E Stiglitz (un vrai économiste ,lui) de ces options lors de la crise asiatique, la mondialisation, la récession de 2008... Il en serait allé de même avec la crise de l’Euro, la Grèce, le Portugal, l’Irlande... Et nous-mêmes.
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Rêvons de la République idéale où les qualités et les défauts de nos dirigeants seront transparents et correctement évalués .Où les qualités qui les départageront seront d’abord humaines avant d’être académiques, ou mondaines, ou partisanes Rêvons que la Raison reprenne une place perdue depuis trop longtemps au profit du commentaire .Que la science -notamment économique et politique- fasse l’objet de débats et d’éducation du public,et que les méthodes de raisonnement soient enseignées aux élèves . Alors, à l’aune de ces critères, les premiers seront derniers ...
Henri Temple
Professeur de droit économique et avocat
Délégué National à la politique extérieure pour DLR
http://www.debout-la-republique.fr/DSK-a-qui-la-faute.html