L’endroit parait désert, inerte, les voitures de ses collègues rangées en lignes serrées démontrent presque une certaine activité. Il est tôt, trop tôt, aujourd’hui est un jour férié pour les autres, pas pour eux, hélas…
Elle arrive enfin et se gare en prenant bien soin d’occuper l’espace attitré de son amant qui doit prolonger sa nuit dans ce lit qu’elle a dû quitter à regret quelques heures plus tôt.
Le ronronnement du moteur laisse sa place au silence, dehors, les oiseaux se sont tus.
Les yeux clos, elle reste là quelques instants sans bouger. Son corps semble endormi, mais l’on perçoit presque un tremblement, frémissement d’un désir inachevé.
La nuit a été courte, trop courte, mais elle n’en semble pas affectée, tout au plus une apparence légèrement défaite mais discrètement effacée par un maquillage léger.
Vêtue d’une robe légère et d’un simple gilet, ses chaussures à talons résonnent sur l’asphalte, elle se dirige enfin d’un pas décidé vers la porte d’entrée.
La journée sera longue mais qu’importe, aujourd’hui est un jour férié, et tout lui paraît si futile !
