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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Cannabis, et si on parlait de l’essentiel ?

05/07/2011 08:50

Cannabis, et si on parlait de l’essentiel ?


AA la veille d’une campagne électorale majeure, les serpents de mers sociétaux pointent à nouveau leurs têtes, comme autant de marqueurs des segments de marchés que se disputent les partis…

Socialistes et écologistes rivalisent toujours d’initiatives pour attirer l’électorat des classes moyennes post-modernes des centres villes, dont certains (pseudos ?) think-tank ont théorisé l’hyper valeur marginale, pour remporter l’élection au centre, en partant du postulat que les « masses populaires » d’antan s’étaient détournées de la gauche, voire des urnes tout court.

UMP et FN poussent des cris d’Orfraie surjoués, dénonçant quasiment les mœurs barbares – à leurs yeux – de leurs adversaires, pour mobiliser a contrario l’électorat bourgeois et âgé.

C’est à l’aune de cette triste loi du marketing politique qu’il faut analyser, si non l’initiative originelle, du moins les dernières passes d’armes médiatiques, sur la légalisation du cannabis (comme d’ailleurs sur le mariage homosexuel).

Libertaires contre conservateurs, chacun croit avoir bien ciblé ses électeurs.

Certes, au départ, sur la cannabis, c’est M. Vaillant qui, au PS, a rouvert le débat : peu suspect d’inclinaison bohême, il affiche pour priorité non pas le droit à la fumette, mais la lutte contre le trafic dans les cités, un angle nouveau, intéressant. A droite, M. de Villepin se prononce, sur ce sujet, à rebours de son camp, pour la dépénalisation, ou plus exactement la dé-délictualisation, si l’on ose dire.

« Triangulation » électorale ou sincérité ? Il faut en tous cas tenter de répondre à ces positions avec honnêteté intellectuelle, et en ne noyant pas l’essentiel dans le jeu des « positionnements » convenus.

Donnons d’abord acte à M. Vaillant et aux parlementaires socialistes qui portent avec lui cette proposition de légalisation, qu’ils ne visent évidemment pas à encourager la consommation de cannabis. En effet, tout le monde ou presque s’accorde aujourd’hui sur la dangerosité avérée du cannabis, notamment au plan neurologique, et a fortiori des mélanges douteux avec lesquels le cannabis est le plus souvent « coupé ». M. Vaillant et ses collègues affirment donc vouloir faire diminuer la consommation, en la légalisant. En conséquence de quoi, les accusations venant de la droite selon lesquelles les socialistes, que Jean-Louis Debré qualifiait jadis avec démagogie de « gauche pétard », voudraient encourager la fumette, relèvent largement de la mauvaise foi.

Pour autant, rien ne démontre que la légalisation diminuerait la consommation. Ni même qu’elle substituerait pleinement la consommation d’une substance « pure » à celle de mélanges détonants vendus sous le manteau. Gageons au contraire que les trafiquants sauront jouer la carte de la concurrence déloyale, avec des produits coupés et des prix attractifs, par rapport au cannabis légalisé ! Du reste, le trafic de cigarettes, le cas échéant frelatées, se porte à merveille…

Quant au trafic, M. Vaillant a parfaitement raison d’expliquer que c’est le cœur du problème. Et l’on comprend bien pourquoi M. Guéant feint de ne pas saisir l’argumentation de son lointain prédécesseur : il préfère caricaturer les socialistes, plutôt que d’admettre que le problème du trafic de drogues, sur lequel « on allait voir ce qu’on allait voir », reste pendant, après une décennie de politiques de sécurité estampillées Sarkozy.

Les trafiquants tiennent encore la République en échec. Mais en quoi la légalisation règlerait-elle ce problème ? Comment croire que les trafiquants renonceront à trafiquer parce que le cannabis sera légalisé ? Outre le trafic de cannabis coupé à prix cassé, ils trouveront bien d’autres produits à vendre ! Des produits dont l’offre crée la demande, ce qui est un peu le principe de la drogue : on n’en a pas besoin avant d’avoir commencé à en consommer… Alors, ils « dealeront » de la cocaïne, de l’héroïne, de l’extasie, et sauront convaincre les clients d’essayer, et d’entrer dans le cercle vicieux de la dépendance…

On peut être sceptique quant à l’argument de la surenchère selon lequel, si l’on a demain le droit de fumer du cannabis, les consommateurs, attirés par le plaisir de braver licencieusement une interdiction, tomberont dès lors dans d’autres formes de drogues. En revanche, on peut être sûr que les trafiquants, eux, ne renonceront pas aux BMW faciles, ni à quelque avantage du caïdat, parce que le cannabis aura été légalisé ! Ils sauront  parfaitement créer la demande, même là où elle n’existe pas, de toutes formes de produits dangereux…

Pénalisée ou légalisée, dépénalisée hypocritement comme aujourd’hui, ou officiellement, la consommation de cannabis est un échec. Et c’est à la source de cet échec qu’il faudrait tenter de revenir, plutôt que de se battre à coups de posture en aval des problèmes.

A la source des trafics, d’abord. Tant qu’on gagnera mieux sa vie en « dealant » qu’en travaillant honnêtement, les itinéraires de nos gamins, notamment dans les cités où le chômage des jeunes atteint 60 ou 70%, ne seront pas ce qu’ils devraient être ! Et tant que les frontières des pays de l’Union Européenne et de l’Union elle-même seront, au nom de la sacro-sainte liberté du commerce, de véritables passoires, ces trafiquants trouveront toutes les substances possibles à écouler, en quantité industrielle… A cet égard, François Hollande a raison de poser le problème à l’échelle européenne, non pas tant parce que l’Union pourrait être une solution en la matière, que parce qu’elle est, comme souvent, un morceau du problème.

A la source de la consommation, aussi. D’abord en luttant contre les trafics, contre cette offre qui génère sa demande, avec des moyens policiers, mais aussi et surtout judiciaires, suffisants et appropriés (police de proximité, sanctions judiciaires rapides et graduées, centres éducatifs fermés…). Ensuite en luttant contre la grande dépression, le « no futur », de générations désemparées : si la France compte au moins 1,2 million de consommateurs réguliers de cannabis, quatre fois plus qu’il y a 20 ans, c’est peut-être parce que sa jeunesse ne sait plus vers où vogue sa galère, que nous avons perdu l’espoir d’une vie meilleure, le sens d’une vie collective, dans une Nation désunie, et déboussolée ! Vanité des vanités, si tout est vanité, alors autant se shooter !

C’est sur ces enjeux que nous attendons l’alternative politique en 2012. Quel futur à la France ? A sa jeunesse ? Quel « autre avenir que la drogue », pour paraphraser Georges Marchais ? Avenir économique, social, civique…

Voilà un enjeu, un vrai enjeu politique, bien plus fort que les artifices sociétaux.

Patrick TRANNOY (MRC)

http://www.gaullisme.fr/2011/07/04/cannabis-ump-ps/






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