AFP - 30.10.2006 22:03

 

 

   Les avocats de l'adolescent grièvement touché à l'oeil dans la nuit de samedi à dimanche à Clichy-sous-Bois, ont demandé lundi l'ouverture d'une information judiciaire, alors que la cause de la blessure n'est pas établie avec précision.

 

   Me Jean-Pierre Mignard, l'avocat de l'adolescent, a dit avoir parlé avec le médecin, qui a confirmé que l'oeil du jeune homme, prénommé Jiade (comme c'est joli comme prénom ca me fait penser a djiad( guerre sainte)), était "gravement atteint" mais qu'il n'y avait "pas de pronostic définitif pour le moment".

 

   Me Mignard et Me Emmanuel Tordjman, les deux avocats du jeune homme qui ont également en charge les intérêts des proches des deux jeunes électrocutés dans la nuit du 27 au 28 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois (ca promet...Comme quoi c'est toujours la m^me vermine qu'on retrouve), événement qui avait mis le feu aux poudres dans les banlieues, ont indiqué que Jiade s'était plaint d'avoir reçu un projectile provenant d'un "tir de flash-ball". "Gravement atteint à l'oeil gauche", il souffre également d'"une fracture du nez" et de "diverses contusions".

 

   Me Mignard, lors d'un point de presse à l'entrée de l'hôpital de Montreuil où est soigné le jeune, a demandé que le procureur réquisitionne "un juge d'instruction et ouvre une information judiciaire pour connaître les circonstances le plus rapidement possible".

 

   "Nous voudrions savoir si les policiers ont bien utilisé un flash-ball", a-t-il ajouté, jugeant que la "cause" de la blessure de la victime, qui était "avec deux de ses camarades", est "un projectile émanant d'un flash-ball".

 

   Pour lui, Jiade "aurait été placé en garde à vue et amené à l'hôpital de Montreuil". "Il semblerait avoir été victime de coups et blessures" et est "extrêmement fatigué", a-t-il observé.

 

   Le procureur du tribunal de Bobigny, François Molins, a présenté une version sensiblement différente, indiquant à l'AFP qu'"en l'état de la procédure, il n'y avait pas de lien de causalité" établi "entre l'utilisation du flash-ball (par les policiers) et la blessure" du jeune homme.

 

   Il a seulement noté que "les policiers avaient fait usage de leur flash-ball" et qu'en face "le jeune qui faisait partie de la bande a, à ce moment-là, ressenti une douleur à un oeil".

 

   M. Molins a par ailleurs certifié qu'"à aucun moment", le jeune Jiade n'avait été "placé en garde à vue".

 

   Selon le procureur, les policiers sont intervenus dans une rue, non loin de la caserne des pompiers, où une barricade était en construction. Accueillis à leur arrivée par des jets de pierres, ils se sont dégagés en faisant usage de flash-ball.

Jiade a senti un coup violent à l'oeil gauche, il est tombé par terre puis s'est relevé et a pris la fuite, toujours selon M. Molins. Rattrapé par les policiers, il a été interpellé. Au vu de son état, ceux-ci ont fait appel aux pompiers qui l'ont conduit à l'hôpital de Montreuil.

 

   Le procureur a précisé que le jeune homme avait été entendu dimanche par des policiers de l'IGS à l'hôpital, après acceptation du corps médical, et que le procès-verbal de l'audition a été porté à la connaissance de ses parents. Il reconnaît avoir participé à l'édification de la barricade et a confirmé que des policiers ont été caillassés bien qu'il n'ait pas pris part au caillassage.

 

   M. Molins a confirmé la saisine de l'IGS dimanche, qui a pour but de déterminer les conditions précises de l'usage du flash-ball par les policiers.

 

   Le père du jeune homme, de son côté, a affirmé que son fils avait été blessé par un policier en civil qui "lui a tiré dessus à bout portant au niveau du visage avec un flash-ball" alors qu'il rentrait chez lui.

 

   Hannachi Mokded, un membre d'une association locale AC Le Feu, a pour sa part lancé un appel au calme, tout en souhaitant "une réponse de la justice".